Overclocker un processeur Intel
Première solution essentielle pour doper les performances de votre PC : l’overclocking de votre processeur. Dans le cas d’Intel, l’opération s’effectue dans le BIOS au prix de quelques efforts.
Avec la sortie des processeurs Sandy Bridge et l’apparition du socket LGA 1155, Intel maintient à son catalogue quatre sockets différents : l’ancien LGA 775 des Core 2 Duo et Quad, les LGA 1366 et LGA 1156 des Core i3/i5/i7 et le nouveau LGA 1155 de l’architecture Sandy Bridge. Ce n’est pas à proprement parler le socket qui influe sur vos possibilités d’overclocking ; mais il correspond à des générations de processeurs différentes, qui présentent une architecture radicalement distincte. Tous ces processeurs sortent des mêmes usines et sont soumis à une batterie de tests et de protocoles. En fonction de leurs résultats et des fréquences auxquelles on peut les cadencer sans nuire à leur stabilité, les fondeurs les affublent d’une fréquence de base qu’ils certifient sans risque. À titre d’exemple, vous pouvez ainsi comparer le processeur Core i7 965 Extreme Edition (745 euros) cadencé à 3,2 GHz et le modèle d’entrée de gamme Core i7 920 (173 euros) cadencé à 2,66 GHz chez Intel. Les deux processeurs sortent des mêmes usines et le premier d’entre eux est donc certifié pour atteindre une fréquence supérieure. Bien entendu, d’autres caractéristiques différencient ces deux modèles, mais retenez ce concept de base : en procédant à un overclocking, vous « surcadencez » littéralement votre processeur et vous atteignez une fréquence supérieure à celle pour laquelle il est prévu.
L’overclocking des processeurs LGA 775
Le socket LGA 775 constitue notre première approche de l’overclocking. La fréquence de ces CPU correspond au produit entre un coefficient multiplicateur et la fréquence du FSB (Front Side Bus). De manière schématique, le FSB est le bus qui transporte les données entre le CPU et le NorthBridge : il relie ainsi la carte mère, la mémoire vive et le processeur. Sa fréquence est quatre fois celle du FSB affichée par la carte mère. Ainsi, si vous disposez d’un Core 2 Quad Q5550, le FSB du processeur est de 1333 MHz et celui de la carte mère est donc de 333 MHz (333×4 = 1333 MHz). Ce modèle présente un coefficient multiplicateur maximal de 8,5 : sa fréquence globale est donc de 2830 MHz (8,5×333 = 2830 MHz). À moins de disposer d’un processeur de la gamme Extreme, dont les coefficients multiplicateurs sont débridés, votre seule option consiste à modifier la fréquence du FSB pour overclocker le CPU. Tout d’abord, commencez par baisser le coefficient multiplicateur afin d’augmenter la fréquence du bus FSB : rendez-vous dans le BIOS et baissez-le à 6 dans le cas d’un Q5550 par exemple. La fréquence globale du CPU passe donc à 2000 MHz (333×6 = 2000 MHz). Augmentons ensuite la fréquence du FSB à 350 MHz : la fréquence du processeur devient 2100 MHz (350×6 = 2100 MHz). Nous avons ici augmenté le FSB mais la fréquence du CPU reste dans les eaux prévues par Intel pour un Q5550. Reportez-vous ensuite au manuel de votre carte mère afin de découvrir la fréquence maximale du FSB qu’elle supporte : elle est régie par le chipset qu’intègre votre carte mère. Dans notre exemple, nous utilisons une P5Q d’Asus qui présente un FSB maximal de 650 MHz. Procédez à pas mesurés, en augmentant la fréquence du FSB par sauts de 10 MHz environ, puis redémarrez sous Windows. Vérifiez alors la stabilité générale du système, en utilisant éventuellement une série d’outils visant à « stresser » votre processeur (reportez-vous à l’encadré ci-dessous). Si vous ne constatez pas le moindre souci, augmentez à nouveau le FSB jusqu’à atteindre une limite stable. Là encore, consultez la température dégagée par vos composants et veillez à ce qu’elle soit bien contenue.
L’overclocking des Core i3/i5/i7
L’architecture Nehalem abandonne le FSB au profit d’une « fréquence de base » (Base Clock ou BCLK), qui agit sur l’ensemble des fréquences des composants. Dans le calcul de l’overclocking, elle s’apparente toutefois au FSB : là encore, la fréquence globale du CPU résulte du produit entre le BLCK et un coefficient multiplicateur. Pour un Core i7 920, par exemple, la fréquence est ainsi de 2,66 GHz : le BCLK est de 133 MHz, avec un coefficient multiplicateur de 20 (133×20 = 2660 MHz). En théorie, le BCLK maximal de 222 MHz ; si certaines cartes mères haut de gamme sont capables d’aller au-delà, vous pouvez d’ores et déjà tutoyer des fréquences extrêmes avec une telle valeur : avec un BCLK de 220 et un coefficient multiplicateur de 20, vous atteignez une fréquence de 4400 MHz (220×20 = 4400 MHz). Dans le BIOS de votre carte mère, activez tout d’abord l’option « Ai Overclock Tuner » puis réduisez le coefficient multiplicateur de votre processeur, en l’abaissant à 12 ou 14 par exemple. Augmentez alors le BCLK en procédant par paliers réguliers, en restant dans la limite de votre carte mère (elle devrait se situer aux alentours de 200 MHz, comme nous l’avons vu précédemment). Comme sur la plate-forme d’ancienne génération, vérifiez à chaque fois la stabilité de votre système en démarrant sous Windows et en effectuant une série de tests visant à stresser votre processeur. Dès que de premiers signes d’instabilité se font sentir, revenez en arrière : vous avez ainsi déterminé la fréquence maximale du BCLK. En parallèle, reportez-vous à nos conseils ci-contre pour éviter le moindre déboire avec les autres composants de votre système.
Vérifiez la stabilité de votre overclocking |
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1. Téléchargez CPU-ZRendez-vous à l’adresse www.cpuid.com afin de télécharger CPU-Z, un outil gratuit vous délivrant de nombreux détails complémentaires sur votre processeur, votre mémoire vive et les caractéristiques de votre carte mère. Vous l’utiliserez notamment pour repérer la fréquence atteinte par votre processeur. |
2. Installez OCCTÀ chaque fois que vous augmentez la fréquence de votre processeur, vous devez vous assurer de la stabilité de vos réglages. Pour cela, n’hésitez pas à télécharger OCCT, un utilitaire capable de reproduire des conditions d’utilisation extrêmes. |
3. Stressez votre processeurChoisissez un test personnalisé (« Perso ») à l’onglet CPU puis indiquez sa durée et cliquez sur le bouton On. Lorsque vous débutez vos tests, contentez-vous de courtes sessions de 5 à 10 minutes. Afin de valider définitivement votre overclocking, procédez à un test sur deux heures environ. |
4. Relevez la température dégagéeLorsque vous augmentez la fréquence de votre processeur, il est primordial de vérifier la température dégagée à sa surface. Pour cela, reportez-vous sur Aida64, un outil professionnel que vous pouvez librement utiliser pendant 30 jours. |
5. Améliorez le dégagement de chaleurEnfin, CoreTemp et SpeedFan constituent deux bons outils complémentaires. Ce dernier vous permet notamment de réduire ou d’augmenter la vitesse de rotation de vos ventilateurs en fonction de la chaleur à dégager. |
Nos conseils |
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1. Renforcez la stabilitéDans le BIOS, retrouvez le paramètre EIST ou Speedstep. Il s’agit d’une fonction qui baisse automatiquement le coefficient multiplicateur du CPU s’il n’est pas soumis à une grande activité : il peut se traduire par une grande instabilité dans le cas de l’overclocking et vous avez donc tout intérêt à le désactiver. |
2. Contrôlez la températureDans le même ordre d’idée, désactivez l’option C1E ou C2E du BIOS. Il s’agit d’une fonction qui contrôle la température du CPU, ce qui peut également s’avérer préjudiciable dans le cas de l’overclocking : vous devez vérifier manuellement la température dégagée par votre processeur, à l’aide des outils présentés ci-dessous. |
3. Gare à la mémoire viveEn overclockant un Core i3, i5 ou i7, vous constatez que la fréquence de la RAM augmente au fur et à mesure que vous surcadencez votre CPU. Réduisez le coefficient multiplicateur associé à la mémoire vive (System Memory Multiplier, SPD) en choisissant x6. Augmentez ensuite le BCLK et vérifiez la fréquence de la RAM obtenue, puis multipliez les tests de stabilité. |
4. En cas de problèmesVérifiez que les tensions ne dépassent pas les valeurs préconisées par Intel (1,25 V pour le CPU et 1,65 V pour la mémoire vive). Si votre PC ne veut plus s’allumer, étudiez le manuel de votre carte mère afin de repérer les cavaliers permettant de réinitialiser le BIOS dans ses paramètres d’origine. Il s’agit le plus souvent de déplacer un cavalier sur deux pins pendant quelques secondes. |
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