Réservée aux voitures d’exception il y a dix ans à peine, l’informatique s’embarque désormais dans tout type de véhicules et connaît de nombreuses répercussions, de la motorisation aux loisirs numériques en passant par l’assistance à la conduite. Des modèles les plus populaires aux jeunes technologies de voitures électriques, découvrez pourquoi les garagistes se transforment peu à peu en informaticiens.

Nos véhicules embarquent de nombreux composants directement hérités de l’informatique, comme ici un calculateur de Mercedes C220

Votre dernière visite chez le garagiste, pour une réparation ou un simple contrôle technique, vous l’a peut-être démontré : on est désormais bien loin de l’époque où l’on mettait les mains dans le cambouis à la moindre occasion et la plupart des professionnels se sont mutés en véritables techniciens informatiques, armés d’un terminal numérique pour diagnostiquer tout type de pannes. Aujourd’hui, l’informatique et l’électronique comptent pour plus de 30 % du prix du véhicule et on trouve en moyenne 40 à 60 calculateurs disséminés dans la voiture et jusqu’à cent pour les modèles haut de gamme. Des capteurs les plus simples, visant à relever la température extérieure par exemple, aux commandes vocales à l’aide de son mobile ou aux véritables tablettes servant d’a  ide à la conduite ou relayant les messages de caméras d’alertes intelligentes, tous les constructeurs s’inspirent des technologies et des composants issus du monde informatique pour façonner la voiture de demain. Effet de bord inévitable : le diagnostic et la réparation empruntent eux aussi à nos ordinateurs leur mode opératoire et il devient de plus en plus difficile, pour un garagiste traditionnel, d’œuvrer sans investir dans des logiciels et des connecteurs spécifiques à chaque constructeur. Les voitures se réinventent et tous les métiers connexes également.

Des véhicules plus intelligents et connectés

Microsoft s’étend à de nouveaux marchés et travaille avec des constructeurs, à travers sa division Windows Embedded Automotive

Ironie du sort : si l’informatique moderne est née dans un garage, ce sont désormais les véhicules qui vont pleinement vers l’informatique. Tous les constructeurs et éditeurs traditionnels du monde du PC embrassent ce nouvel élan, à commencer par Microsoft qui a récemment signé un partenariat avec Toyota après avoir œuvré aux côtés de Ford. Steven Bridgeland, le responsable de l’unité Microsoft Windows Embedded Automotive, indique : « Les voitures sont de plus en plus connectées au cloud et disposent de nombreux dispositifs de communication, de divertissement et de navigation, et en cela génèrent des quantités d’informations exponentielles. L’objectif de Microsoft est d’apporter à nos partenaires une plateforme afin qu’un jour, toutes les voitures deviennent des systèmes intelligents ». Google a signé le même type d’alliance avec General Motors, aux États-Unis, pour développer l’informatique communicante susceptible d’équiper les véhicules de demain. Le panorama du secteur de l’automobile est donc appelé à évoluer du tout au tout, à l’image des véhicules électriques qui fleurissent dans nos villes et dont les batteries, entre autres, s’inspirent directement des dernières technologies de nos PC portables. Au-delà de la sempiternelle guerre entre les constructeurs du secteur s’engage donc, en trame de fond, une lutte entre les acteurs traditionnels de l’informatique pour investir ce nouveau marché. Des autoroutes de l’information au goudron de la chaussée, les voitures sont désormais parées pour emprunter une nouvelle voie.

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