Déroulez le tapis rouge pour le grand retour du fils prodigue et apprenez à améliorer son rendu graphique.

Attendu de pied ferme, le dernier opus de Max Payne s’accompagne d’un passage de témoin entre le studio finlandais Remedy Entertainment et Rockstar Games, qui avait déjà participé à la conversion console de la saga. Si l’on connaît le soin et le savoir-faire de l’éditeur de GTA, on pouvait craindre un nivellement par le bas des possibilités de personnalisation offertes aux joueurs sur PC, le titre étant sorti deux semaines plus tôt sur PS3 ou Xbox 360. Il n’en est finalement rien et Max Payne 3 fait preuve d’une grande souplesse dans ses options graphiques, que l’on peut librement tirer vers le haut en fonction de sa configuration.

La qualité des textures

Premier domaine de réjouissance : il s’agit de l’un des premiers jeux offrant réellement la possibilité de basculer entre une compatibilité DirectX 9, 10, 10.1 et 11. Dans ce dernier cas, vous profitez des effets visuels les plus modernes (occlusion ambiante, tessellation…) et la qualité de l’image gagne considérablement en finesse. Deuxième intérêt pour les férus d’overclocking et d’optimisation : les réglages graphiques indiquent la mémoire vidéo disponible et la portion utilisée par l’ensemble de vos réglages. Vous pouvez ainsi sensiblement augmenter la qualité des textes, des shaders, des ombres, des reflets ou de l’eau et vérifier aussitôt leur prise en charge par votre carte graphique. Après avoir choisi la compatibilité DirectX, commencez par sélectionner la résolution adéquate. Il s’agit évidemment du paramètre qui pèse le plus lourdement sur les performances, ce que vous pouvez vérifier en téléchargeant FRAPS, un utilitaire indiquant notamment le nombre d’images par secondes (FPS) dont vous profitez en pleine partie. Lancez le jeu et vérifiez que cette valeur ne tombe pas en dessous d’un certain seuil (60, de préférence). La qualité des textures joue moins fortement sur le nombre de FPS mais accapare une quantité phénoménale de mémoire vidéo (du simple au double, entre le paramètre Normal et Très haut). Max Payne 3 occupant près de 30 Go sur le disque dur, les textures sont ultra-détaillées et vous avez donc intérêt à augmenter en premier lieu ce paramètre, au détriment de la qualité des reflets ou de l’eau. La qualité des shaders (absorption et diffusion de lumière, effets spéciaux…) n’a qu’un impact léger sur le rendu esthétique global ou la fluidité du jeu.

Qualité des ombres et anti-aliasing

Tout est affaire de goût, mais vous avez plutôt intérêt à augmenter la qualité des ombres. Contrairement à la qualité des textures, ce paramètre joue essentiellement sur le nombre de FPS et la fluidité globale des scènes d’action. En le désactivant, vous réduisez considérablement les saccades sur les hautes résolutions mais le jeu perd en crédibilité et en réalisme. Le paramètre Haut constitue un juste milieu ; il nécessite 50 Mo de mémoire vidéo mais ne réduit quasiment pas le nombre de FPS par rapport au réglage immédiatement inférieur. La qualité des reflets connaît le même sort ; il serait dommage de s’en priver totalement, même si le gain en FPS est significatif, ce qui réduirait fortement le réalisme des scènes d’action. Choisissez plutôt le paramètre Haut, qui nécessite 7 Mo de mémoire vidéo et qui ne réduit que de deux ou trois FPS la fluidité de la partie. En 1080p et avec l’ensemble des réglages optimisés, le jeu engloutit 953 Mo de mémoire vidéo au bas mot. Malgré leur patronyme abscons, les paramètres suivants pèsent encore plus lourdement sur la qualité graphique de Max Payne 3 et ne sont finalement accessibles qu’aux cartes graphiques les plus évoluées. Le FXAA (Fast Approximate AntiAliasing) est une technologie développée par Nvidia, compatible avec l’ensemble des cartes graphiques du marché, qui affine les contours et applique de l’anti-aliasing en post-traitement. Elle est donc peu lourde sur la carte graphique et offre de bons résultats : si votre carte dispose de moins de 1 Go de mémoire, passez le paramètre à Très haut. À l’inverse, le MSAA (MultiSampling AntiAliasing) est un algorithme qui s’applique en temps réel et qui pèse très lourdement sur les performances, tout en offrant de meilleurs résultats. Pour appliquer des échantillons x4, vous devrez abaisser tous les réglages précédents à Normal en 1080p, ce qui serait plutôt dommage pour bénéficier d’un rendu vraiment réaliste. Réservez donc ce paramètre aux cartes disposant de 2 Go de mémoire vidéo, comme les Radeon HD 7870 ou GeForce GTX 670.

HISTORIQUE | Ô RAGE, ô espoir !

En changeant d’éditeur, la saga de Max Payne troque le moteur MAX-FX de Remedy Entertainment, développé à partir de 1997 et aujourd’hui repris par Futuremark pour sa suite de benchmarks 3DMark, contre le moteur RAGE de Rockstar (Rockstar Advanced Game Engine). Phénomène curieux, ce dernier a été développé à l’origine pour le jeu Table Tennis sorti sur Wii en 2007. On aurait ainsi pu craindre le pire, tant le moteur semblait se dédier aux consoles de salon à ses balbutiements ! Celui-ci est en fait une adaptation du moteur Angel Game Engine développé pour les premières moutures de la saga Midnight Club. Rockstar lui a apporté de nombreuses évolutions au fur et à mesure des années, en intégrant les algorithmes Euphoria qui visent à gérer en temps réel les effets physiques, dans la veine de PhysX ou Havoc. Très importants avec l’utilisation du Bullet Time, ces effets assurent un grand réalisme sur la déformation des corps lorsqu’ils sont criblés de balles. Il est également au cœur de GTA IV et de Red Dead Redemption.