Les loisirs et l’assistance à la conduite
Jusqu’alors réservés aux véhicules les plus luxueux, les GPS et ordinateurs de bord se démocratisent et s’intègrent aujourd’hui à tout type de modèles. Intel, Microsoft ou Google épaulent les constructeurs et les équipent de systèmes sophistiqués, dans la veine des tablettes numériques.
Avec son service Blue&Me, Fiat a signé un partenariat avec Microsoft visant à synchroniser tous vos appareils électroniques
En marge de sa division Windows, Microsoft développe son activité sur de nombreux secteurs professionnels, à commencer par l’automobile. Depuis plus de douze ans, Windows Embedded Automative constitue une solution clés-en-main qu’adoptent de nombreux constructeurs, comme Ford avec son système Sync ou Fiat avec son équipement Blue&Me. L’enjeu du géant de Redmond ? Proposer, sur les bases de ses systèmes d’exploitation traditionnels, une série d’outils intégrés visant à déployer des interfaces utilisateurs riches (Silverlight), à gérer le contrôle vocal (TellMe) et à intégrer des périphériques multimédias (iPod, Zune…) à travers des services connectés. Dès lors, le véhicule apparaît comme un prolongement naturel du bureau et un nouveau marché pour tous les éditeurs de logiciels classiques. Figurant parmi les premiers clients de Microsoft, Ford décline son application Sync à sa gamme de véhicules luxueux. Elle propose des services d’infotainment (connexion à un lecteur multimédia en Bluetooth ou USB, reconnaissance vocale, loisirs numériques…), d’aide de à la conduite (itinéraires, trafic…) ainsi qu’un diagnostic permanent de l’état du véhicule. Singulier témoignage du rapprochement entre l’informatique traditionnelle et le secteur de l’automobile, le tableau de bord de Sync supporte même LogMeIn, la fameuse application de prise de contrôle à distance. Depuis l’habitacle, il est ainsi possible d’imprimer à distance des documents ou de consulter des fichiers enregistrés sur un ordinateur distant.
De nombreux systèmes concurrents
Le Renault R-Link est une tablette intelligente, sous Android, qui accompagne le conducteur et les passagers
Si les usages, tant sur le plan du multimédia que de l’aide à la conduite, restent plus ou moins les mêmes d’un constructeur à l’autre, ils font des choix radicalement différents quant aux périphériques permettant de les exercer. Ainsi, Renault a présenté en début d’année sa R-Link, une tablette évoluant sous Android n’ayant rien à envier aux classiques modèles liés à l’informatique. Aujourd’hui connecté en Edge dans le cadre d’un premier prototype, la tablette présente la particularité de disposer de son propre parc d’applications, à travers un Store dans la veine d’Android Market. Renault publie à ce titre un kit de développement et encourage les développeurs de tout bord à façonner l’infotainment des années à venir. Google est également dans la course à travers un récent partenariat avec General Motors. Toujours sous Android, le système mis au point par le géant de Mountain View vise à contrôler son véhicule à distance, à travers un smartphone.
Peugeot Connect Apps |
Dévoilée en mars dernier, la plate-forme Peugeot Connect Apps constitue pour la marque au lion une première entrée dans le marché de l’infotainment. Sa particularité réside dans la connexion permanente à Internet, assurée à travers une clé 3G spécifique, développée en partenariat avec Bouygues Telecom. Compatible avec n’importe quel véhicule Peugeot doté d’un écran tactile, le système coûterait 350 euros pour la première année, puis 150 euros pour un renouvellement de douze mois. On profite alors d’un forfait data illimité à travers 17 pays européens, en accédant à une boutique d’applications en ligne. Disponibilité de places de parking, stations services au meilleur prix, aide à la conduite, calcul d’itinéraires… Le portail d’applications est appelé à évoluer et pourrait même proposer des solutions différentes, destinées au conducteur sur le tableau de bord et aux passages sur les autres écrans de l’habitacle. La Peugeot 208 devrait être l’un des premiers véhicules équipées de ce service, dans le courant de l’année. |
Renault R-Link |
Autour d’un écran tactile de sept pouces, la tablette R-Link constitue la nouvelle plate-forme d’infotainment et d’aide à la conduite de Renault. Animée par Android, elle s’articule autour d’une boutique d’applications en ligne, le R-Link Store, qui reprend le principe de l’Android Market. Près de cinquante applications sont déjà prêtes et reprennent les partenariats traditionnels de Renault, comme TomTom et son système Carminat, mais aussi des portages d’applications populaires de l’App Store (Coyote, Apila…). Autre intérêt fondamental : l’intégration du système aux commandes de bord. Il sera ainsi possible de détecter les pannes, de contrôler la vitesse ou de mesurer la consommation du véhicule. R-Link devrait équiper les Zoe et les nouvelles Clio, dans le courant de l’année, à un tarif qui n’a pas encore été communiqué. |
Intel et Nvidia dans la course |
Si les constructeurs automobiles font appel aux géants du logiciel, comme Microsoft et Google, pour développer les systèmes de leur tableau de bord embarqué, les acteurs de référence du hardware sont également de la partie. Ainsi, Intel a levé le voile sur un partenariat avec Nissan pour développer un puissant système d’infotainment et d’aide à la conduite, autour de processeurs Atom à double cœur. Le fondeur travaille également à un système autour d’une puce NFC (Near Field Communication) permettant à cet ordinateur de bord d’interagir avec un smartphone positionné à proximité. Nvidia, de son côté, s’associe avec BMW et Audi et soutient un projet similaire autour de ses puces Tegra 3. Le spécialiste des cartes graphiques ne cache d’ailleurs pas son intérêt pour ce nouveau marché et s’apprête à signer des partenariats équivalents avec Fiat, Citroën, Seat et Porsche. |
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